Je n’ai pas une belle histoire à te raconter, avant de découvrir la Chine, je n’étais pas forcément passionnée par l’Asie. Je ne connaissais rien à la Chine. Je n'ai jamais lu de mangas, ni regardé un animé et je ne suis pas très fan des dramas asiatiques.
À la fin du collège, lorsque je me suis inscrite au lycée, on avait la possibilité de choisir différentes options. Mon lycée proposait de faire du chinois en LV3. J’ai toujours beaucoup aimé les langues. Je suis très curieuse et j’étais intriguée par ces « symboles » (caractères chinois), alors je me suis dit pourquoi pas. Très rapidement, ce fut la révélation. Je suis totalement tombée amoureuse de cette langue, de la culture chinoise et son histoire. Je le dois principalement à ma prof que j’ai eu en Seconde. Elle était tout simplement géniale, passionnée par son travail mais aussi par la Chine. Quand on me demande comment j’ai commencé le chinois et comment je suis devenue fan de la Chine, je parle de cette professeur.
Mon lycée organisait un voyage scolaire en Chine tous les 2 ans (si ma mémoire est bonne). Il me semble qu’uniquement les 1ères et Terminales pouvaient participer. Au cours de mon année de Seconde, une association est intervenue. Elle propose des séjours linguistiques d’un mois à Shanghai ! Avec une amie, on décide de participer à ce séjour pendant l’été entre la première et la terminale.
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Nous voilà en juillet 2014, je pose le pied en Asie, mais surtout, en Chine, à Shanghai, pour la première fois de ma vie !!! À 17 ans, c’est aussi la première fois que je pars si longtemps et si loin sans mes parents. Mes premières impressions, avant l’atterrissage lorsqu’on survole Shanghai, je trouvais que ça ressemblait à un cimetière (oui oui 😂). Vu du ciel, tous ces immeubles parfaitement alignés me faisaient penser à un cimetière. J'ai grandi dans une ville de 30 000 habitants, où il n'y a pas de tours. Toutes ces grandes tours de 20-30 étages étaient vraiment très impressionnantes !
La seconde impression, lorsque nous sommes descendues de l’avion, une bouffée d'humidité nous prend aux poumons ! L'impression d'être moite toute la journée.
Pendant ce mois à Shanghai, nous avions des cours de chinois et des activités comme le kung-fu, le paper cutting,... Sur notre temps libre, on en profite pour découvrir Shanghai et Suzhou.
Nous étions à l'East China University of Science and Technology 华东理工大学. Nous logions directement sur le campus. Nous avions une chambre individuelle, avec WC et douche individuelle, la clim, un frigo et un balcon. Bref, le grand luxe ! (surtout quand on compare aux dortoirs des chinois ou le dortoir dans lequel j'ai vécu à 川大 Sichuan University)
Pour l’anecdote, nous pouvions encore utiliser Instagram sans VPN en Chine !
Ce mois s’est vraiment bien passé, j’étais enchantée de découvrir un tout petit bout de ce pays qui me fascinait. Nous sommes rentrées début août avec cette envie de repartir.
Et... j’avais déjà une petite idée en tête.
Pendant l’année de terminale, avec une amie, nous montons le projet de partir en Chine. Après le bac, nous décidons d'être fille au pair pendant 9 mois (le temps d’une année scolaire).
Nous ne sommes pas trop prises au sérieux, mais ça nous a motivé plus que jamais. A votre âge ? Et vos études ? Si loin ?
Cette même année, j’ai rencontré Mimou (il était étudiant en France).
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Septembre 2015, bac en poche, nous décollons pour Pékin ! C’est l’année la plus incroyable de ma vie ! Nous sommes restées à Pékin jusqu’à fin avril et début mai nous sommes parties en voyage pendant 1 mois et demi en Asie.
Après cette année au pair, le deal c’était de rentrer en France pour les études. En fin de Terminale je voulais faire du droit. Pendant cette année à Pékin, j'ai découvert la licence LLCER chinois (Langues Littératures et Civilisations Etrangères et Régionales).
C'est une évidence, je dois faire cette licence !
En septembre 2016, je commence la licence LLCER chinois à Aix-en-Provence. Fac vraiment sympa, à taille humaine, de bons profs et de bons cours. A la fin de cette première année de licence, je pars de nouveau en Chine en séjour linguistique. Cette fois-ci, c'est grâce à un partenariat entre la fac d'Aix-Marseille et Southwest University of Political Science and Law 西南政法大学.
Nous avions uniquement le billet d'avion et le visa à payer. Une fois sur place, nous avions une carte créditée avec une certaine somme à utiliser sur le campus pour manger et faire nos achats. Cette fois-ci, nous étions logés dans un hôtel. Nous avions cours uniquement les matins.
Mimou commence son apprentissage à Paris, alors je monte sur Paris et j'intègre l'Inalco (anciennement Langues'O) en L2. Pour avoir eu l'opportunité d'étudier le même diplôme dans deux facs différentes, je dois avouer que c'est le jour et la nuit. L'Inalco est à la hauteur de sa réputation, avec une offre de cours beaucoup plus riche et de bons cours de langue.
L'année dernière, en L3, vient la question du master. Il n'était pas question que je m'arrête à la licence. Sauf que les masters proposés à l'Inalco ne collaient pas forcément avec mes envies (traduction, interprétariat, FLE, MEEF, ...). Ayant acquis un niveau de chinois correct, je me tourne vers la Chine. Un peu comme la suite logique des choses. De plus, Mimou n'était pas contre l'idée de retourner vivre en Chine quelques années.
Je décide de m'inscrire en Management du Tourisme 旅游管理.
En septembre dernier, j'ai intégré 川大 Sichuan University où j'ai passé qu'un seul semestre, car la suite des événements, on la connait. Je suis partie seule car le contrat de Mimou se terminait en janvier. Il devait rentrer en Chine pour le nouvel an chinois et nous devions commencer notre nouvelle vie à 2 en Chine.
Mais...
Quand Mimou arrive à la fin de son contrat, sa boite lui propose un CDI. Nous sommes en janvier, le virus commence à devenir très sérieux en Chine. On réfléchit. On se dit que de toute façon, dans ces circonstances, il ne trouvera pas du travail tout de suite en Chine, que l'économie chinoise va en prendre un coup et que ça va être difficile au moins jusqu'au printemps.
Il accepte ce CDI, quitte à démissionner plus tard.
Puis...
Après un voyage au Vietnam fin janvier/début février, on se retrouve bloqués au Vietnam car les frontières avec la Chine sont fermées. Impossible de rentrer en Chine. Le virus commence à être très pris au sérieux au Vietnam. On achète un billet pour la France et nous rentrons.
De retour en France début février, je prévois de rentrer en Chine quand la situation sera stable. Fin février, le second semestre démarre en ligne. Tous mes cours seront en ligne jusqu'à fin juin. Quand la situation commence à devenir stable en Chine, les confinements démarrent dans les pays européens. La Chine ferme ses frontières aux étrangers le 26 mars.
Et maintenant ?
Je suis en France.
Continuer le master à chuanda 川大 est incertain.
Si la situation ne se débloque pas d'ici septembre, j'intégrerai un master en France.
J'ai encore beaucoup d'effets personnels en Chine (j'étais partie en sac à dos au Vietnam), dans mon dortoir mais aussi chez les parents de Mimou. Dans les deux cas, je sais qu'ils sont en sécurité.
Si les étrangers ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire chinois d'ici septembre, alors nous envisagerons de nous installer en Chine après ce master.
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